Le Noël des jeunes
Nathan, Raphaëlle, Justin, Daphnée, Noah et Léa sont en effervescence. C’est bientôt Noël et ils s’y préparent depuis le début du mois de décembre. Pour se mettre dans l’atmosphère, ils ont d’abord écouté avec leur ipod de la musique des fêtes et des chants de Noël.
Ils se sont imprégnés de ces vibrations et se sont rendus compte que cela leur faisait chaud au coeur. Comme si, en décembre, on délaissait le train-train quotidien pour se plonger de plus en plus dans l’imaginaire et dans l’amour. Ils sentaient vaguement qu’il y avait quelque chose d’important, que leur âme leur chuchotait une vérité mais, ils ne pouvaient mettre le doigt dessus.
Dans cet état d’esprit, tous ensemble, ils feuilletaient les publicités des jouets, regardaient les arrangements de lumières et admiraient les sapins de Noël, les couronnes et les décorations. Et là, chacun s’est mis à écrire sa lettre au Père Noël, les plus vieux aidant les plus jeunes.
Raphaëlle a parlé d’amour, Nathan de sécurité, Daphnée de créativité, Justin de réalisation, Léa d’harmonie et Noah de protection. Ils ont aussi demandé des cadeaux au Père Noël. Chacun s’aperçevait que la féérie du processus était aussi importante, sinon plus, que le résultat, les cadeaux eux-mêmes.
Certains jeunes ont posté leurs lettres; d’autres sont allés rencontrer personnellement le Père Noël pour lui remettre leur lettre en main propre. Ce faisant, ils se sont promenés, admirant les maisons illuminées et les décorations. Leurs yeux brillaient, leurs sourires resplendissaient et de tout leur être émanait une énergie de joie.
Chaque adulte qu’ils rencontraient était contaminé. C’est ainsi que la magie des fêtes s’étendait aux adultes qui retrouvaient leur état d’âme et leur enfance; ils se demandaient comment, dans le brouhaha de leur vie, ils avaient fait pour perdre un si grand bonheur.
Et puis arriva Noël. Des milliers de lutins avaient emmagasiné des jouets dans des entrepôts partout dans le monde. Le Père Noël allait de pays en pays les distribuer. Nathan, Raphaëlle, Justin, Daphnée, Noah et Léa suivaient sur internet, avec grande attention, le parcours du Père Noël en Norvège, au Pérou, à Madagascar, au Vatican, en Chine…
Et ce fut le tour du Canada, du Québec et de l’Estrie. Soudain, on sonna à la porte. C’était Marti, un petit lutin, qui nous montrait le traineau stationné dans la neige sur la pelouse, les rennes qui nous regardaient et le Père Noël qui s’approchait avec sa poche de cadeaux sur l’épaule.
Les jeunes, le Père Noël et Marti convergèrent vers le salon et le Père Noël, placé près du sapin, donna le cadeau rêvé. Les étincelles de joie et les petits coeurs volaient partout. Justin, qui n’arrêtait pas de parler, demanda «Où est la Fée des Étoiles?». C’est alors que Marti, le petit lutin, dévoila la surprise.
Une porte, comme une grande porte de garage blanche, s’ouvrit lentement, révélant un espace ouaté lumineux. Au centre, la Fée des Étoiles. «Je suis ici pour vous mettre en mots ce que votre âme veut vous dire. Vous vous souvenez, en décembre, vous sentiez qu’il y avait quelque chose d’important et vous ne pouviez pas mettre le doigt dessus?»
«Voilà! Visualisez un casse-tête à trois morceaux. Le premier morceau représente le cerveau droit: la musique, le chant, l’art, la danse, l’imagination et la créativité. Le deuxième morceau concerne le cerveau gauche: la pensée, la logique, la science, les faits, la raison et le langage. Le troisième morceau actualise le coeur: l’amour, la sympathie, l’empathie, la compassion, la contemplation et l’extase.»
«Lorsque les deux premiers morceaux sont reliés, l’esprit est calme, les ondes cérébrales sont synchrones et on est interdépendant, capable d’anticipation comme le joueur de hockey Sidney Crosby. Quand le casse-tête est complet, on est en état d’Un et on accomplit le but de sa vie. Il n’y a plus de quête de sens, on Est.»
L’espace ouaté disparut. Avant de partir, le Père Noël énonça: «Au québec, la convergence sanitaire est en processus et en avance.» Et Marti, le petit lutin de rajouter: « Il veut dire: vous vous tenez tous…et en santé à part ça!».
Billet # 69