Les tiques au Québec

«Les tiques sont en train de nous envahir. Non seulement elles sont de plus en plus nombreuses, mais elles transmettent aussi un nombre croissant de maladies. Et de plus en plus souvent.» (P. Leighton, Québec Science, juin 2025). Patrick Leighton est professeur au Département de pathologie et microbiologie à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

Pour l’instant, il existe 12 espèces de tiques au Québec. La plus préoccupante est la tique à pattes noires (Ixodes scapularis). Elle est bien installée en Estrie et en Montérégie. Selon les projections de l’Institut national de santé publique du Québec, elle occupera la majorité du Québec habité d’ici 2030.

Elle transmet la maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Elle propage aussi l’anaplasmose (causée par une bactérie), la babésiose (par un parasite) ou l’encéphalite de Powassan (par un virus). Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec répertorie 2 cas de maladie de Lyme en 2004, 123 en 2014 et 681 en 2024.

Aux États-Unis, 89 469 signalements ont été signalés en 2023. Il semblerait qu’un cas sur 4 y serait adéquatement rapporté. Au Québec, la maladie est à déclaration obligatoire et un nombre important de cas sont mal diagnostiqués.

«Face à la maladie de Lyme, on est en mode réactif. Avec ces autres maladies en croissance (causées par la tique), il faut passer en mode proactif» (Alex Carignan, infectiologue-chercheur à l’Université de Sherbrooke). L’année dernière, il a lancé la Chaire de recherche sur la maladie de Lyme et les infections émergentes.

L’invasion de notre territoire se fait à cause des changements climatiques (température plus élevée, hivers raccourcis) et de l’augmentation aux États-Unis des tiques et des chevreuils. En effet, c’est sur la peau des cerfs de Virginie que les tiques à pattes noires se reproduisent.

«Au cours de sa vie, une tique seule ne parcourt pas plus de 3 m» (P. Leighton, Ibid). Elle ne fait que monter dans la végétation pour s’agripper à un rongeur ou à un chevreuil qui passe. Au printemps, les tiques parasitent les oiseaux migrateurs qui reviennent du sud. Elles y restent accrochées pour 3 à 4 jours. Ces oiseaux parcourent jusqu’à 200 km par jour. C’est ainsi qu’elles se retrouvent 600 à 800 km plus au nord.

«Les patients reçoivent les soins appropriés de plus en plus rapidement au Québec, mais il reste du travail de sensibilisation à faire auprès des professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, infirmières praticiennes spécialisées» (A. Carignan, Ibid.).

«Les tiques continuent d’arriver et elles sont là pour de bon» (P. Leighton, Ibid.).

Billet # 331

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