La colère d’Antoine au sujet du sel
Bonjour! J’ai neuf ans et je suis très en colère. Mon grand-père s’est fait avoir: il a eu un accident vasculaire cérébral (AVC) à cause du sel et il n’en consomme même pas, ni dans la cuisson ni à la table. Je bouille! Mais avant de vous dire pourquoi, je vais vous raconter comment c’est arrivé.
Ma grand-mère a vu mon grand-père perdre soudainement l’équilibre parce qu’il avait un étourdissement. En même temps, il a eu une faiblesse musculaire: il avait subitement moins de force dans un bras et une jambe et avait la figure engourdie. Lorsqu’elle lui a demandé ce qui se passait, il avait un trouble de la parole inattendu: difficulté à parler, à comprendre et confusion imprévue. Et puis, tout est revenu normal. Mon grand-père n’avait plus aucun symptôme. Ma grand-mère a immédiatement composé le 9-1-1. Elle connaissait les cinq signes avant-coureurs de l’AVC et même s’il n’y avait pas de mal de tête instantané et de trouble de vision foudroyant, elle savait que c’était une urgence médicale.
Et elle savait qu’il faut se rendre à l’hôpital moins de trois heures après l’apparition de toute combinaison de ces symptômes afin d’améliorer le plus possible les résultats. Ce qui fut fait. Mon grand-père avait été victime du tueur silencieux: le sel.
Neuf canadiens sur dix développeront de l’hypertension artérielle (HTA) au cours de leur vie. L’HTA représente le premier facteur de risque de décès dans le monde. Elle est responsable de plus de 50% des cas d’AVC et d’insuffisance cardiaque et 25% des infarctus et des maladies du rein. Les maladies cardiovasculaires tuent plus de 15 000 québécois par an; c’est plus du ¼ de tous les décès.
Alors, que peut-on faire? Diminuer le sel peut contribuer à prévenir ou à maîtriser la pression artérielle. La question du sel (sodium) nous concerne tous, hypertendus ou non. Diminuer de ½ la consommation actuelle de sel permettrait à un adulte sur trois de prévenir une hausse de sa pression artérielle.
Ma mère est tombée sur le dos; elle croyait, comme 41% des parents, ne pas faire d’excès de sel dans sa famille. Pourtant, 77% des enfants de un à trois ans, 93% des quatre à huit ans et 97% des jeunes consomment trop de sel. Nous ne salons même pas les aliments à la maison et nous nous sommes fait avoir. GRRRR! Le sel est caché dans les aliments. Nous consommons 14 sachets de sel par jour, soit deux fois la norme souhaitée. 80% provient des aliments transformés et des mets de restauration (pizzas, sandwiches, sous-marins, hamburgers, hot-dogs, soupes du commerce, pâtes alimentaires en sachet…)
Nous avons eu une réunion de famille et nos grands-parents y participaient. Nous avons pris des résolutions:
- lire les étiquettes alimentaires
- privilégier les aliments contenant mois de un sachet de sel (240 mg de sel) par portion
- viser 9½ sachets de sel (2 300mg) ou moins par jour
- réduire l’usage des aliments transformés, même ceux qui ne goûtent pas salés
- limiter les repas au restaurant
- opter pour les plus petits formats
- manger plus d’aliments frais, non transformés; plus de fruits et de légumes
- rehausser les plats d’une autre façon (épices, fines herbes, persil, citron, ail, oignon, arôme bacon ou sardine qui évoquent le goût du sel)
- boire trois tasse de thé (vert ou noir) par jour pour les adultes (ce qui diminuerait de 21% le risque d’AVC).
Mon grand-père a cessé ses quatre favoris: coup double de poulet frit Kentucky (14 sachets de sel), portion de poulet de Général Tao (13 sachets de sel), poutine (9½ sachets de sel), chaudrée de palourdes du Maine (3½ sachets de sel).
Réfléchissons, méditons, sentons, ressentons, partageons la santecorazon.quebec.
Billet # 26