Le gaz de schiste, le cauchemar d’Olivier
Je rêve! Je suis dans le futur. En fait, je ne suis pas dans un rêve mais bien dans un cauchemar. L’environnement de l’Estrie ne tourne pas rond; c’est le moins que l’on puisse dire!
Les réserves d’eau ont baissé. L’eau des lacs et des rivières s’est dégradée et dévitalisée. La quantité de poissons a diminué. Nombreux sont les poissons qui sont stériles ou qui ont des taches de tavelures.
L’air est plus pollué. Le smog est fréquent et pas juste au dessus des villes. Il contient des centaines de produits chimiques. Tout comme l’eau car les nappes phréatiques ont été contaminées elles aussi.
Les estriens sont plus apathiques et moins vivants. L’air et l’eau ayant perdu leur prana (leur vie), beaucoup consomment plus d’aliments pour essayer de se revigorer. L’embonpoint est galopant. Les maladies respiratoires et l’asthme sont endémiques.
Le système immunitaire des humains est beaucoup moins performant. Les infections sont courantes et nécessitent plusieurs prescriptions d’antibiotiques par année par personne. Le pourcentage de cancers digestifs est en augmentation, de même que les maladies inflammatoires de l’intestin…
En sueur, je me réveille et suis de retour à aujourd’hui. Que s’est-il passé pour que, dans un futur possible, on en soit arrivé là? En 2010 au Québec, l’objectif était de réduire en 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20% sous le taux de 1990.
Il s’agit d’éliminer les carburants plus polluants comme l’essence et le mazout. La production de biogaz à l’aide de déchets et les granules de bois sont des solutions plus écologiques. L’effet est neutre sur le climat parce que le gaz carbonique que dégage leur combustion est de source végétale.
Le gaz de schiste rejette du carbone emprisonné dans le sous-sol depuis 400 millions d’années, sans parler du méthane. Le potentiel de gaz naturel de l’Estrie travaille donc au détriment de l’environnement. Et ce n’est pas tout, loin de là.
Je vous explique. Le schiste est à deux à six kilomètres sous terre. Il contient du gaz naturel mais il doit être fracturé pour que le gaz se libère. On creuse un puits presque vertical de plusieurs milliers de mètres, qui se continue horizontalement quelquefois sur un kilomètre.
De l’eau en grande quantité ( sept à 21 millions de litres), du sable et des produits chimiques (plus de 450) sont injectés à haute pression. Il se produit des perforations dans le puits. Le schiste s’ouvre et se fragmente sous l’action combinée de la pression de l’eau et des produits chimiques. Le gaz peut alors remonter.
40% de l’eau injectée ne remonte pas dans le tuyau vers la surface. Et il faut savoir que 25 litres d’eau sont nécessaires pour produire un litre de gaz. Dans le gaz qui remonte, il y a des produits chimiques (plus de 450) et il faut le chauffer à l’extérieur du puits à 9000C.
Le procédé génère des produits chimiques dans l’air; sans compter le risque d’infiltration dans la nappe phréatique lorsque le schiste se fragmente. Au total, le gaz de schiste n’a pas un effet neutre sur le climat (GES), demande une énorme utilisation d’eau, pollue l’eau et l’air et amène des problèmes de gestion des eaux usées et d’élimination des déchets.
Gaz de schiste-Wikipédia m’en a beaucoup appris. Je vais m’arrêter là. Je suis de l’âge et de l’ère des médias sociaux. ce sont de formidables outils pour créer de multiples liens interpersonnels. Je m’y suis engagé.
Le gaz de schiste, non merci. Ni aujourd’hui, ni demain. Et pas au prix de ma santé. Réfléchissons, méditons, partageons la santecorazon.quebec.
Billet # 91