Cerveau et émotions

«Anxiété, ennui, envie, honte, nostalgie, joie, peur, surprise, colère, tristesse, amour, haine… Les émotions régissent nos existences, influencent nos comportements du quotidien et nos expériences de vie. Logique donc que ces états émotionnels soient intensément étudiés par les neurosciences !» (F. Martinez,Science & cerveau, numéro 25, février- mars-avril 2025).
Les émotions se définissent comme « le résultat d’interactions entre facteurs subjectifs et objectifs, réalisées au sein de systèmes neuronaux ou endocriniens qui peuvent :
(a) induire des expériences telles que des sentiments de plaisir ou de déplaisir ;
(b) influencer des processus cognitifs tels que mémoire, niveaux d’attention, évaluations, ou catégorisations ;
(c) causer des ajustements physiologiques globaux ;
(d) induire des comportements qui sont, le plus souvent, expressifs ou adaptatifs » (Ibid.)
Les techniques de neuro-imagerie permettent d’observer des mécanismes cérébraux en lien direct avec nos émotions. Il a été découvert que le circuit cérébral des émotions peut être indépendant de celui de la cognition. Il existe sept circuits fonctionnels distincts : quatre sont pré-mammaliens (peur, rage, recherche et désir) et trois sont liés aux régions limbiques des mammifères (maternance, jeu, panique).
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de voir qu’«il n’existe pas un centre unique des émotions au cœur du cerveau; plusieurs structures cérébrales sont impliquées dans la peur, la joie ou la colère.» (Ibid.)
L’amygdale cérébrale est fortement impliquée dans la peur et l’anxiété et peut bloquer des facultés cognitives majeures comme l’attention, la perception ou la mémoire. Elle réagit également à des stimulis appétitifs, à l’humour et à la musique.
Le striatum ventral est lié au plaisir et à la récompense. Il est aussi activé par l’écoute d’une musique plaisante, le visage d’une personne aimée ou attirante ou encore par une décision altruiste ou charitable. Il est impliqué dans des apprentissages aversifs et la colère. Il est actif dans les addictions et la dépression.
Le noyau accumbens gère le bien-être. Le cortex orbito-frontal régule les affects et les conduites sociales en anticipant les émotions associées à des actions potentielles. Le cortex préfrontal est un centre majeur du contrôle de l’humeur et des réactions motrices.
L’insula antérieure est maintenant vue «comme un site impliqué dans la représentation des états émotionnels, dans leur prédiction, et qui serait à la base de l’expérience consciente des sentiments subjectifs.» ( Ibid.).
Les émotions ne sont pas innées. Cela semble être des concepts appris dans l’enfance et associés à nos sensations physiques. «Les variables culturelles et environnementales ont une influence sur la gestion et la perception émotionnelle de chacun d’entre nous.» (Ibid.)
Les émotions naissent au plus profond de notre cerveau, dans le système limbique. Elles apparaissent suite à un stimulus d’un de nos sens. Ce stimulus voyage dans le corps et arrive au thalamus qui est un centre de triage. Il arrive aussi à l’amygdale qui détecte les événements nouveaux. C’est à ce moment que nous prenons conscience de nos émotions. Ces émotions vont avoir des répercussions physiologiques. Les données analysées vont ensuite à l’hypothalamus qui a le pouvoir de contrôler tout le système nerveux autonome. Et c’est ainsi que notre corps change de comportement.
Billet # 330