Le haut potentiel intellectuel

On les surnommait auparavant de surdoués, précoces, génies, prodiges ou virtuoses. Maintenant, nous les qualifions de personnes dotées de haut potentiel intellectuel (HPI). Ils font l’objet de stéréotypes, de clichés et d’idées reçues. Nous allons mettre en évidence leurs véritables caractéristiques, comment les détecter et quelles sont les différences à l’imagerie cérébrale. Ce billet s’inspire d’un dossier de Science et cerveau, numéro 21, mars-avril-mai 2024.

«L’individu HPI serait ainsi hypersensible et intuitif, curieux et perfectionniste, détestant les tâches répétitives et les exercices rébarbatifs» (Science et cerveau, Ibid.). Ces traits de caractère s’appliquent à une grande partie de la population et ne sont pas assez spécifiques. 

Pour être classifié HPI, il faut un test de quotient intellectuel (QI) de 132 ou plus, un bilan psychologique et une observation de son fonctionnement. Car, en plus du QI, il faut tenir compte des capacités sociales, émotionnelles et créatives.

Ils ont une meilleure flexibilité attentionnelle : ils sont plus efficaces pour inhiber les informations non pertinentes, pour résister aux interférences et pour discriminer les informations. Ils ont une meilleure attention divisée, c’est-à-dire réaliser plusieurs tâches simultanément. Ils sont au dessus de la moyenne pour leur attention soutenue (longue durée et de façon continue).

Le HPI a souvent une précocité motrice et cognitive : a appris à lire seul, parle assez tôt de façon élaborée, a des conversations qui ne sont pas de son âge, finit son travail en classe bien avant les autres, questionne sur la vie et la mort, a une avance posturo-locomotrice…

Les HPI n’ont pas une plus grande prévalence de troubles mentaux ou de difficultés sociales ou émotionnelles. Ils ont une plus faible prévalence de troubles anxieux et de stress post-traumatique. Ils ont une prévalence plus élevée de myopie et de certaines allergies. Autant de filles que de garçons peuvent avoir un HPI.

Que trouve-t-on en neuro-imagerie ?

  • une plus grande activation des régions préfrontales et pariétales postérieures (attention, concentration, traitement de l’information)
  • une plus grande connectivité anatomique et fonctionnelle (capacité de différentes régions de communiquer entre elles)
  • un encéphale plus volumineux
  • la substance blanche plus épaisse (gaine de myéline autour des neurones)
  • le tissu glial de meilleure qualité (nourriture et soutien des neurones)
  • le corps calleux plus développé, plus épais et plus dense en fibres nerveuses (passerelle d’information et de coordination entre les les quatre lobes du cerveaux et les deux hémisphères)
  • la robustesse des connexions favorisant la créativité (associations d’idées)
  • la connectivité entre les différentes régions cérébrales (les régions s’activent en même temps et consomment moins d’énergie)
  • les dendrites sont plus longues de un tiers (prolongements cytoplasmiques des neurones). Les informations circulent mieux.
  • le cortex est plus épais (nombres de neurones et connexions synaptiques).
  • le cortex est plus changeant et plastique (fonctionnement cognitif plus performant).

«Être HPI n’est ni une pathologie ni un trouble du neurodéveloppement. C’est une particularité… Et c’est plutôt un avantage qu’un inconvénient !» (Science et cerveau, Ibid.). Les capacités cognitives sont potentielles. Elles peuvent se manifester dans un talent particulier, mais pas nécessairement. Le potentiel constitue une promesse. Pas plus.

Billet # 319

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