Notre cerveau nous joue des tours

Notre cerveau nous joue des tours par des tromperies cognitives, des déviations de la pensée logique et rationnelle. Il peut aussi être induit en erreur par des illusions d’optique qui faussent notre interprétation de la réalité. Enfin, notre mémoire peut fabriquer des faux souvenirs auxquels nous croyons fermement. Ce billet s’inspire d’un dossier paru dans Science & cerveau, numéro 24, Nov. – déc. 2024 janv. 2025.
Nous avons tous des biais cognitifs. Notre interprétation du monde peut être faussée par nos filtres attentionnels et émotionnels. «Les biais sont des stratégies cognitives qui permettent de réaliser une réflexion rapide et donc d’éviter une surcharge mentale. Mais elles sont également susceptibles de causer une déviation du raisonnement » (Ibid.).
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Le biais de la preuve anecdotique : une anecdote ne justifie pas son raisonnement. Une chose plus représentative n’est pas plus probable statistiquement.
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Le biais de confirmation : tendance naturelle à privilégier les informations qui renforcent ses préjugés, ses convictions et ses croyances.
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Le biais de la cécité au choix : lorsque le cerveau fait un choix, il se prépare à justifier ce choix quoi qu’il en coûte.
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Le biais de justification du choix : la tendance à surestimer les points positifs et à sous-estimer les aspects négatifs.
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Le biais de l’effet de halo : notre première impression est appliquée à toutes les autres facettes.
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Le biais du point d’ancrage : le premier avis est pris comme base de référence.
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Le biais du moment présent : les conséquences immédiates ont plus d’importance que celles dans un futur plus lointain.
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Le biais de l’illusion de connaissance : les plus incompétents dans un domaine en parle avec le plus d’assurance.
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L’effet Barnum : croire à un énoncé qui dit quelque chose de notre personnalité (biais de personnalisation, d’autorité et de sélection).
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Le biais de négativité : être plus affecté par le négatif que par le positif.
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Le biais d’optimisme : minimiser l’impact des risques.
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Le biais de genre : les visions stéréotypées sur les facultés innées des hommes et des femmes.
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«Le cerveau a besoin d’interpréter les signaux (sensoriels, visuels olfactifs…) de façon à créer une représentation cohérente et stable du monde et de la réalité dans laquelle nous évoluons. Si il y a instabilité, il cherche à tout prix à fabriquer des subterfuges pour revenir à sa fonction initiale de cohérence… L’illusion d’optique porte bien mal son nom, puisque ce ne sont pas nos yeux qui nous trompent, mais bel et bien notre cher cerveau» (Ibid.).
«La mémoire n’est pas un enregistreur numérique ni une caméra vidéo. Notre mémoire est vivante, malléable. Elle reconstruit constamment nos souvenirs tout au long de notre vie… La mémoire ne restitue pas une copie fidèle de la réalité passée, mais une synthèse qui change en permanence au fil du temps et des expériences de vie» (Ibid.).
Des distorsions peuvent être générées par des facteurs internes (imagination, tendance du cerveau à combler les vides) et/ou des facteurs externes (pression sociale, techniques de manipulation). «Tout le monde a des faux souvenirs en permanence, même si l’on pense avoir la meilleure mémoire du monde» (Ibid.).
Billet # 327