“C’est bien cela Alexis, une otite du baigneur”. “Ah, mais ça alors, je les collectionne” ai-je répondu à mon médecin. “C’est ma cinquième à vie et je n’ai que dix ans. La malchance me court après!”

Mon médecin, Amélia, a souri et elle m’a par la suite expliqué plein de choses. L’oreille se divise en trois: externe, moyenne et interne. Cette dernière comprend la cochlée pour entendre et les canaux semi-circulaires pour l’équilibre. L’oreille moyenne se situe entre les deux autres et comprend la trompe d’Eustache qui va jusqu’au nez, trois osselets et le tympan. Sa fonction est d’amplifier les sons.

L’oreille externe comprend le pavillon, c’est-à-dire ce que l’on voit de chaque côté de la tête et le canal auditif externe qui s’enfonce dans le crâne jusqu’au tympan. Il est tapissé d’une peau qu’on appelle muqueuse. Elle sécrète du cérumen pour lubrifier le canal et permettre l’excrétion de toxines. Les poils aident à l’évacuation du cérumen vers la sortie extérieure.

L’otite du baigneur se déclare dans le canal auditif de l’oreille externe. Dans la très grande majorité des cas, le baigneur a été dans une piscine avec du chlore, s’est baigné la tête sous l’eau ou a plongé et n’a pas évacué l’eau de ses canaux d’oreilles après être sorti de la piscine. L’eau s’est évaporé mais pas le chlore. Celui-ci est un irritant pour la peau, les muqueuses, les yeux et les bronches. Le canal auditif se fendille et des bactéries pénètrent dans l’espace et provoquent une infection.

Il y a production de pus, d’odeur, particulièrement si la bactérie est un pseudomonas et de douleur, surtout si on mobilise le pavillon. Habituellement, il n’y a pas de fièvre et l’audition est conservée, sauf si le canal auditif est très enflé et que l’air ne passe plus. Le traitement consiste en des gouttes d’antibiotique déposées dans l’oreille deux à quatre fois par jour pour sept jours. Quelquefois, un anti-inflammatoire est incorporé aux gouttes. Il est rare qu’un traitement antibiotique par la bouche ou la pose d’une mèche de tissu dans le canal auditif soient nécessaires.

“Et qu’est-ce qu’on fait pour ne pas avoir mal trop longtemps?” ai-je lancé. Amélia m’a répondu qu’il y avait trois moyens de contrer la douleur. Le premier, en prenant par la bouche de l’Ibuprofène aux huit heures; le second, en mettant dans l’oreille, au besoin, le contenu d’une ampoule homéopathique Traumeel et le troisième, en massant pendant quelques minutes le point réflexologique de l’oreille externe. La zone se situe à la base des cinquièmes orteils (les plus petites), du côté externe.

Enfin, Amélia m’a révélé les deux trucs pour prévenir l’otite du baigneur. Le premier, lorsqu’on sort de la piscine, c’est de pencher la tête de côté pour que mon oreille soit parallèle à la terre, en tirant également en même temps sur le pavillon, de manière à évacuer totalement l’eau du canal auditif externe. On répète ensuite la même opération pour l’autre oreille. Le second truc consiste à mettre de la vitamine E liquide dans l’oreille, en penchant la tête pour qu’elle ne s’écoule pas immédiatement, un soir ou deux par semaine en haute saison. Le lendemain soir, on le refait pour l’autre oreille. La vitamine E est la vitamine par excellence pour nourrir et protéger la peau.

J’ai alors dit à mon médecin que je comprenais tout, que je ferais la prévention et que le traitement de mon otite externe actuelle serait le dernier de toute ma vie et ce, jusqu’à 144 ans. Réfléchissons, méditons, partageons la santecorazon.quebec.

Billet # 47